Si les dernières tendances des ventes
d’albums classent le hip hop camerounais parmi les élèves médiocres de
la classe, on peut s’interroger sur le dynamisme communicationnel de
l’univers hip hop, jamais en retard d’une évolution pour se faire
connaître.
Sans doute la preuve que le bruit ne se vend pas autant que la musique.
Pratiquement chaque chaîne de radio ou
de télé a désormais son émission consacrée au hip hop. Une foule de
manifestations, vacancières ou non, est destinée à faire du bruit pour
ce qu’on appelle les musiques jeunes.
Conséquence, le hip hop kamer passe même
pour être l’un des genres musicaux les plus exportables grâce au relais
de Trace TV, la reine des chaînes musicales sur le câble.
Et pourtant, le problème d’identité
demeure. Entre tendance maladive à faire des reprises de vieux tubes
locaux et inflation des egos, on en oublie l’essentiel : la musique.
Très peu de rappeurs jouent d’un
instrument de musique, beaucoup scandent quelques colères vaguement
versifiées, d’autres se réfugient derrière leurs notions de synthé.
Et que font les présentateurs
d’émissions hip hop pour tenter de tirer la sonnette d’alarme ? Pas
grand-chose. Leur but semble être de prendre le raccourci des ondes ou
du petit écran pour rattraper en notoriété ceux qui se trémoussent sur
la scène.
On finit alors par se demander si les
présentateurs d’émissions hip hop ne sont pas des hip hoppeurs refoulés
qui, au lieu d’œuvrer à éclairer l’opinion sur ce genre musical noble
dans ses intentions, rendent le paysage encore plus opaque.
Or voici bientôt quinze années que le
hip hop kamer prétend jouer dans la cour des grands. On en est encore à
se regarder le nombril, à faire des hits parades et des awards entre
copains autoproclamés rois du flow, sans se demander si tout cela peut
vendre des disques à la hauteur du raffut déclenché.
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